Huanuco – Huaraz

21 mai : San Rafael – Huanuco – Chavinillo

52km, 105md+, 840md- : journée mi figue-mi raisin

Départ à 8h après un petit dej’ sur la place du village, on poursuit la descente jusqu’à Huanuco (1900m) dans le fond de vallée, le long du rio. Ciel chargé à l’horizon, chaleur lourde en bas. On file a vive allure… C’est le côté « mi figue ». On arrive à Huanuco à 11h.

Le matin nous avions decidé de couper la journee en 2. Matinée descente à vélo jusqu’à Huanuco, après midi montée en bus. Nous n’avions pas du tout envie de nous taper les 2000m de dénivelé une fois de plus… C’est fatiguant à force! En plus il y avait des nuages noirs menaçants… Bref, toujours est il que nous n’aurons pas vu grand chose de Huanuco puisque lorsque nous trouvons le « terminus » de taxi pour aller à Chavinillo, le chauffeur nous embarque direct après négociation du prix! On s’attendait à trouver des horaires fixes avec des minibus… choisir notre horaire dans l’après midi, faire une pause dans un café, déjeuner tranquillement ! que neni! Ce sont des voitures qui partent quand elles sont pleines, rien d’autre!  A 11h30, donc, c’est parti pour 75km en taxi collectivo, les vélos sur le toit bien attachés, le coffre bondé, 4 personnes devant dont le chauffeur et 3 derrière dont nous 2. On est prêt ! Le détail qu’on ne connaissait pas est que cette route de montagne soit disant asphaltée est complètement défoncée et très étroite. Notre chauffeur s’amuse à jouer à « mario kart » dans les virages. Beaucoup de stress pour nos vélos et accessoirement pour nos vies (même Anthony n’a pas réussi à dormir! Grande première!). En tous cas, ce qui est sur, c’est que nous sommes bien contents de ne pas avoir fait cette route à vélo!! Elle avait l’air dangereuse et vraiment très accidentée! En plus il s’est mis à pleuvoir fort pendant le trajet. Après 2h30 de route zig-zag nous arrivons enfin après avoir passé un col  à plus de 4000m! C’est le moment du verdict ! Les coeurs bondissent dans les poitrines ! Anthony aide le chauffeur à décharger les vélos du toit, moment délicat. Il monte sur le rebord de la portière arrière mouillé, soulève le premier vélo, ses pieds dérapent, il tombe à la reverse sur le côté gauche, ne lâche pas le vélo, ses côtes s’enfoncent dans la barre du toit, ouille!  la douleur est vive, il lâche le vélo et tombe pour de bon. Résultat des courses : on est en vie, les vélos vont bien : incroyable ! Mais Anthony ne peut plus ni tousser ni rigoler sans se tordre de douleur : certainement une côte fêlée… comme quoi les vélos sont solides et nous un peu moins… On déjeune vers 14h le menu du jour dans un boui-boui, puis on se repose dans un hôtel pendant que la pluie continue de tomber. C’était le côté « mi raisin » de la journée!

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22 mai : Chavinillo – Huallanca

90km, 1165md+, 1030md- : journée débat présidentiel

Départ vers 8h20 après un ptit dej dans la panaderia de Juan Gustavo (pour dire vrai on ne se rappelle plus de son prénom,  mais celui la lui va bien). C’est un jeune de 15 ans qui tient la panaderia à la place de sa maman le week-end. Il nous pose pleins de questions avant de nous demander un selfie pour lui et ses amis. Il nous explique que les touristes étrangers ne courent pas les rues par ici (on sent qu’il se retient de nous appeler les gringos, c’est un bon gars)… la journee peut commencer, on descend jusqu’au rio que l’on suit jusqu’à Tingo Chico (2980m point le plus bas du jour). On croise plusieurs maisons avec des bouquets de mais qui sechent sous les toits : c’est joli. On fait une pause banane et pêche. Après avoir repris des forces, nous attaquons une montée de 12km et 500md+ en pente régulière avant le déjeuner. On arrive à Pachas vers 13h et on choisi le menu du jour dans un ptit resto boui-boui. Au moment de s’installer sous les regards indiscrets des locaux (on est dimanche, les gens sont dehors dans la rue à discuter en famille et entre amis) Alix ne retrouve plus sa polaire, vous avez la jolie polaire mauve délavée que personne n’aime ! Elle a du la laisser en cadeau à la tienda où on s’est arrêté pour acheter des bananes. Bonne nouvelle, vous ne la verrez plus sur les photos. L’après midi, on poursuit en descendant jusqu’à un autre rio que l’on remontera dans un jolie canyon sous un crachin breton. A la sortie de La Union, on croise un allemand à vélo qui a débuté en Alaska il y a un an… il nous explique qu’il est un peu las du ripio et des montées, il va essayer de retrouver la côte pour voir la mer. Nous faisons encore 15km sur une route taillée sous la roche : impressionnant ! Nous arrivons à Huallanca, notre destination du jour à 3540m. On se prend une hospedaje, parce que le seul lieu qu’on nous propose pour la nuit est le rond point du village sous un kiosque. Il pleut, on a froid… On ne se sent pas protéger sous ce truc en pleine ville… On s’offre un milshake à la fraise, avant de s’installer dans notre hôtel.  Pollo à la brasa con papas fritas ce soir! On jette un oeil au débat présidentiel télévisé PPK versus Keiko. Les élections sont prévues pour le 5 juin. C’est le 2ème tour, il ne reste que 2 candidats un de droite et l’autre d’extreme droite apparemment: un homme, PPK, (d’origine polonaise) et une femme, Keiko, aux traits (et racines) asiatiques, née au Pérou. Le débat n’a rien d’un débat. .. chacun raconte « sa vie » tour à tour. Pas d’échange entre eux, pas de confrontation. A priori les sondages sont proches du 50%-50%. Nous verrons le résultat en juin!

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23 mai : Huallanca – Conococha

90km, 1900md+, 1300md- : journée pas prévue

Départ de l’hospidaje vers 8h30. Il crachine du breton déjà. On est motivé, on a quand même l’espoir de voir le soleil! On enfourche nos vélos pour 1200md+ de montée non stop sur 28 kil. On est prêt, les cuisses vous toutes chauffer un peu. Les 20 premiers kil se font bien, le crachin est fin, la route est progressive, ce n’est pas désagréable. Les 8 derniers kil sont un peu plus hard… La pente se durcit, il se met à pleuvoir plus fort, il fait vraiment froid au dessus de 4000m. En plus, on se fait attaquer par des chiens ! La derniere fois ils etaient 5 ou 6 à nous foncer dessus en aboyant, des petits, des gros, tous montrant les crocs… on était cerné, obligé de s’arrêter, d’hurler fort de faire des grands gestes pour les laisser à distance, leur jeter des pierres n’aurait fait que les exciter d’avantages, les uns protégeant les autres. Ça ne fait pas rigoler, ça fait même plutôt peur. On nous avait prévenu qu’ils sont plus dangereux au Pérou. On est vacciné contre la rage, mais quand même on a pas envie de se faire gniaker ! Meme leur proprietaire n’arrivait pas à les rappeler, elle a du balancer un morceau de barbac pour attirer leur attention et encore c’était à peine suffisant pour nous permettre de repartir tranquilement. Il est presque midi on a faim, et on voit les rampes raides restantes à monter au dessus de nos têtes : il nous reste au moins 1h de montée ! C’est la pause bananes – chocolat. Ça fait du bien! On fini par atteindre le col à 4720m vers 13h, complètement congelés, la haut on est dans le brouillard, c’est jour blanc! On a laissé, sur notre gauche, l’entrée de la route de ripio qui traverse le parc national Huascaran. Initialement, c’est la route qu’on avait prevu de prendre. Mais sur ce chemin, il n’y a rien d’autre que la nuture, le ripio est difficile, en montée avec un deuxième col à plus 4800m,  mais apparemment la vue est magnifique par temps dégagé bien entendu… Faute de n’avoir pu se ravitailler pour le déjeuner, avant, dans le village Huansala qui, en fait, était une citée minière, nous décidons de poursuivre sur la route asphaltée pour déjeuner (et accessoirement se rechauffer) à Pachapaqui,  une ville en contre bas que l’on estime à quelques km, maximum 5km, d’après la carte.  Tout ça dans le but de revenir sur nos pas, une fois rassasiés et requinqués, pour traverser le Parc National de Huascaran (plan initial). Il n’en ait rien ! On dévale la route sur plus de 22km et 600md- pour atteindre Pachapaqui !!! Décidément, les cartes d’Amerique du sud sont pleines d’erreurs et certainement pas à l’échelle!! On s’est fait avoir! Après le déjeuner, il est déjà 14h30, le temps reste très chargé et incertain, trop dur de faire demi tour et de remonter les 22km et 600m de dénivelé. On décide de continuer sur la même route à profil descendant (enfin c’est ce que l’on croit!). On commence en effet par descendre pendant 11km jusqu’à 3600m d’altitude. Jusqu’ici tout va bien… Puis, tiens tiens, voilà qu’une montée se profile!! Elle fera au final plus de 600md+ sur 15km (un peu dur…). C’était pas prévu ça ! Heureusement que le temps se stabilisé et que la pluie cesse… Ensuite, une fois au col, c’est l’heure de la descente sur 14km, on aperçoit les premiers sommets enneigés du parc, ça réchauffe le coeur. Enfin un dernier coup de cul (parce que l’on a bien mérité) sur le dernier km qui grimpe avant d’arriver au village de Conococha à 4100m. On s’installe à la nuit tombée, épuisés, dans des locaux abandonnés proches de l’église.

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24 mai : Conococha – Huaraz

85km, 290md+, 1225md- : journée tranquille, toute en descente!

Ce matin, on ouvre la porte, et oh! magie, il fait beau ! Cool ! Ça nous fait vraiment plaisir! D’autant plus que la journée de repos se profile, alors vive le soleil! Vers 8h30, alors que les enfants rentrent à l’école, nous partons du village. Pas besoin de forcer aujourd’hui,  c’est une longue descente qui nous attend tout au long de la journée! Chouette! Bien sûr,  il y a quand même quelques petites montées, mais toujours suivies d’une grande descente ce qui décoiffe un peu nos brushings si parfaits! On admire les montagnes et les glaciers du parc national en toile de fond à droite, très joli. On déjeune à Catac, à mi parcours. On a même le temps de faire une pause internet avant le déjeuner « menu du jour » traditionnel, pour solliciter d’éventuels hebergeurs « warmshower » à Huaraz pour ce soir. Ensuite, la descente continue tranquillement. Nous voyons des graines étalées sur des bâches bleues le long de la route. Nous interrogeons une agricultrice, c’est le blé qu’on retrouvera dans nos assiettes, dans les soupes ou en accompagnement (style Ebly en France). Cette variété n’est pas transformée en farine (petite dédicace à PDF!! Ce n’est pas du faux blé et c’est très bon!). Nous finissons tranquilles, heureux sur nos vélos en descente et au soleil! Arrivés à Huaraz vers 14h30, nous nous installons dans un café/wifi dans le square ginebra: c’est la place des « gringos », on ne peut pas le nier! Oh surprise, un warmshower nous a répondu il est d’accord pour nous accueillir. Il s’appelle Yvan et nous donne rendez vous dans son magasin de montagne qui se trouve étonnement juste en face! C’est rigolo! Nous le retrouvons et il nous emmène à vélo chez lui, où son père fait des travaux de peinture. Nous installons donc un matelas par terre dans une pièce vide et nous avons droit à notre habitation privée avec douche chaude! Classe! Le timing est parfait un jour plus tôt, l’appartement était en travaux, quelques jours plus tard, il aurait été occupé par des locataires! Une fois tout propres, nous sortons en ville, ce soir on s’offre une pizza XXL! Elle est grande, c’est vrai, mais moyennement bonne, la pâte est dure: nous sommes un peu déçus, mais rassasiés quand même. Et, là! On tombe nez à nez avec des cyclistes français qu’on avait rencontré à la casa de ciclistas de la Paz! Deux grimpeurs qui on capitulé! « Ras le bol des montées péruviennes! On a rangé les vélos dans des cartons et on reste 1 mois ici faire de la montagne avant de rentrer en France ! ». Soizic et Solenne, ça vous dit quelque chose? Un tout blond mignon, avec un grand sourire qui nous avait aidé à monter nos vélos dans la casa et qui était avec une copine et un plus petit châtain, qui nous avait parlé de louer du matériel de montagne pour faire le Huayna Potosi en autonomie… vous rappelez vous de leurs prénoms? En tous cas, c’est rigolo de recroiser des gens en voyage! Allez c’est l’heure d’aller au lit dans notre suite royale!

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10 réflexions sur “Huanuco – Huaraz

  1. Merci beaucoup pour tous ces récits de voyage !
    Ca nous fait rêver +++…
    Anthony, finalement, tu ne t’es rien cassé ?
    Ce soir (jeudi 26 mai) j’ai vu Benoît de Mascarel. Il m’a dit qu’il suivait vos aventures en lisant le blog régulièrement.
    Vous êtes des stars pour les Poitevins…
    Sans doute partout ailleurs, mais personne ne me l’a dit.
    Je vous embrasse,
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    PS : merci pour les spéciales dédicaces !

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  2. Toujours des récits avec de nouveaux paysages et de nouvelles découvertes (culinaires, rencontres, coutumes…)
    Ces pizzas avaient l’air délicieuses ! dommage.
    Le beau temps revient c’est plus agréable.
    Dommage pour la perte de ta polaire, j’espère que tu t’en es remise…
    Bisous à tous les deux.

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  3. Alix, hier Marc NIBAUDEAU, à la fin d’un RV, m’a dit : « vous n’êtes pas le papa d’Alix ? Je suis un ami d’Elvina ».
    Je lui ai appris votre mariage et votre petit voyage de noces ordinaire…

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    • Trop rigolo depuis le temps que je lui dis de te dire que je te connais… Ca fait plus de 10 ans… A croire que les couloirs de la chambre d’agriculture sont trop grands, a moins que ce soit toi qui soit trop intimidant…?

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  4. Après la barrière, la barre de toit… Il nous les fera toutes ce thony ! Prends soin de lui Alix 🙂
    J’espère que cette côte fêlée ne va pas être trop trop gênante …
    Bisous

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  5. Merci pour ces récits! Le Pérou a l’air magnifique aussi!
    Je vois complètement de qui vous parlez, pour les cyclos français je me souviens très bien d’eux!
    Le blond qui est belge je dirai qu’il sappelle Louis. Le brun je dirais Victor. Et la fille, je me souviens très bien de sa tête mais j’ai oublié son nom… Marie?
    Merci pour tout ca, ça fait rêver, j’ai envie de revenir!!

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